Village : Auberge et Bibliothèque

Amëlia sentit la tristesse dans la voix de Marcus. Rien au monde ne pouvait changer les sentiments de la prêtresse, pas même le fait qu’il soit un vampire.

-Ne te sent pas coupable de ne pas trouver la façon de me sortir de là. Ce n’est pas évident. Je ne saurais pas mieux faire.

Elle essuya la larme qui coulait sur le beau visage de son prêtre.

-De plus, si nous voulons rester ensemble pour l’éternité… nous le pourrions…

L’hiérophante hésita un instant.

-Tu n’aurais qu’à me transformer… dit-elle en baissant les yeux.

Marcus reçu la déclaration comme un coup de poing dans le coeur. Jamais il n'avais pensé à cela, et il ne voudrait jamais lui faire cela.

- Non... Non... Jamais... Je ne voudrais pas...

Il déposa ses mains sur chaque bras de la prêtresse. Il semblait un peu paniqué.

- Non... je vais trouver comment redevenir humain... Olath veut retrouver sa mortalité... Il pourra... en même temps...

Il lâcha prise.

- Pourquoi c'est si compliqué... Tout ce que je veux, c'est vivre heureux avec toi, loin de tout ça... Même humain, tu me perderais... d'ici 30 ans.

Le vampire coula une autre larme.

- Je sais pas...

Dans la tête du vampire, il n'avait pas à choisir maintenant, ni à prendre une décision, mais il savait que cela viendrait. Son subconscient lui disait, par Amëlia, qu'il s'agissait d'une bonne idée, qu'elle accepterai. Cette décision le tourmentait jusqu'à dans ses rêves, les plus profonds ; pour les rares fois qu'il dormait.

La prêtresse versa une larme lorsque Marcus la prit entre ses mains. Il voulait que son bien et Amëlia aussi. Mais cela restait la seule solution au couple de rester ensemble pour l’éternité, sans qu’un des deux meure et attriste l’autre. Cette solution n’enchantait pas l’hiérophante du bien, mais d’un côté celle-ci pourrait apporter une longue vie de bonheur dans les bras de son bien-aimé.

-C’est la seule solution Marcus…

Comment faire autrement?

- Oui, je le sais... dit Marcus en soupirant.

Au fond de lui-même, devant son subconscient devant lui, il savait qu'il s'agissait de l'unique solution. Une mortelle et un immortel signifie souvent une fin remplie de chagrins. Il posa sa main droite sur la joue d'Amëlia et effaça la larme qui coulait à l'aide de son pouce.

- Mais... Je ne sais pas si la vraie Amëlia va accepter. J'aimerais... au fond de moi, comme tu le dit. Cependant, il se peut toujours qu'elle ne veut pas de moi, qu'elle ne veut pas de cela. Tout cela n'est qu'un rêve...

Il souria, en coin, avant de l'effacer.

Lorsque Marcus essuya la larme de son visage, celui-ci se calma automatiquement. Ses yeux brillaient sous l’effet du reflet de la lune. Elle se tue un instant l’aire hésitante au propos du guérisseur. Après un instant elle déposa sa main droite sur son épaule, puis approcha son visage de son oreille.

-Quoi qu’il en soit, je sais au moins une chose, Amëlia souhaite que ton bonheur. Dit-elle en chuchotant à son oreille.

Après ses dires elle éloigna son visage l’aire inquiète. Voyant que Marcus ne répondait pas à ses paroles, elle continua;

-Pourquoi ne pas plutôt profiter du moment…Marcus? Tu ne dors pas souvent et encore moins en rêvant de moi, profitons-en!

Dès les derniers mots de la prêtresse, le prêtre ne se fit pas prier et embrassa, langoureusement et longuement, Amëlia. Il passa sa main sur la joue droite de l'elfe, tout en profitant de ce long baiser.

Il éloigna son visage de celui d'Amëlia, en dessinant un sourire.

- Je t'aime...

Il réembrassa l'elfe, un peu plus passionnément.

Amëlia se laissa embrasser. Le contact de ses lèvres était beaucoup plus glacial que le sien, mais il était tout de même très agréable. Il semblait si réel.

-Je t’aime aussi, Marcus.

Elle continua de l’embrasser.

-Si tu savais comment tout ceci me manque. Dit-elle entre deux baisers. De plus que le monde extérieur.

Elle s’arrêta soudainement de l’embrasser un instant et soupira.

-Si seulement tout ceci pouvait être vrai. Que tout ce qui s’est passé ne soit jamais arrivé…

Elle baissa les yeux :

- J’ai tout essayé, mais il m’est impossible de faire quoi que ce soit… Je tente de garder espoir, mais ses difficile lorsqu’on n’est libre qu’en rêve.

Il leva la tête de la prêtresse pour la regarder dans les yeux. Ces yeux bruns étaient les plus beaux qu'il n'avait jamais vu.

- Je vais te sortir de là. Sais-tu où tu es, où la pierre est ? N'importe quelle information pourrait m'être utile à te retrouver... Je t'ai même chercher dans le plan éthéré... le plan des morts, le plan physique...

Le prêtre était sérieux, il n'avait jamais abandonné l'idée de chercher, pour l'éternité, Amëlia, peut importe son emplacement.

Amëlia réfléchit un instant. Cela faisait maintenant une très longue année qu’elle était prisonnière de sa pierre. Elle n’avait aucun moyen d’interagir avec le monde extérieur, ni même avec son propre dieu. Mais malgré cela, elle se rappelait des vagues auras que les gens dégageaient en la manipulant. C’est souvenir revenait comme des « flashs» dans sa tête.

-Azsraël…je me souviens qu’il m’est piégé…Ensuite, plus rien. Je suis emprisonnée dans l’obscurité et le néant.

Elle creusa un peu plus.

-Je me rappelle avoir senti la présence d’un être malvéhant. Beaucoup plus puissant que bien des gens. Et ses là que je t’ai vue, ici même. Ce lieu me reviens toujours à l’esprit, pourquoi? Est-ce parce que je me sens en sécurité ici?

Le souvenir de son premier baiser lui revient ensuite en tête. Le plus heureux de ses souvenirs qu’elle put se rappeler depuis bien longtemps. Malgré ce beau souvenir, elle se rappela également de Malgol qui la sortit de ce beau rêve. Elle se réveilla dans sa prison, mais pas seul. Elle ressentit instinctivement la présence d’Azsraël de l’extérieur, mais cette fois il n’était pas seul.

-Un rituel? Azsraël tente de m’envoyer quelque part. Mais où…

Amëlia ressentit immédiatement le même déchirement qu’elle avait ressenti lorsque la lumière du rituel fut dissipée. Elle laissa un long cri de douleur sortir. Elle tenna son cœur entre ses mains, puis se repli sur elle-même. Sa respiration s’accéléra, puis ses yeux devenir d’un blanc persan…

Marcus s'appocha rapidement vers la prêtresse en douleurs. Il apposa ses mains sur ses épaules, avant qu'elle ne tombe à genoux au sol.

- AMËLIA !!

Il se pencha rapidement vers elle et vit ensuite ses yeux de couleur blanc. Il garda une certaine distance d'elle, ne sachant pas trop quoi faire. Il se laissa donc dire :

- Je te sortirai de là, très bientôt ! Si c'est toujours Azraël qui a la pierre, je sais donc où commencer à chercher, tu m'entends ?!...

Lorsque Marcus déposa ses mains sur les épaules d’Amëlia, celui-ci fut projeté au sol par une onde de choc. La prêtresse continuait de projeté ses ondes d’une force terrible dans toutes les directions. Lorsque le guérisseur s’écria pour rassurer l’elfe celle-ci se calma. Elle resta immobile à genou. Tout à coup, le décor se mit à changer. L’arbre disparut dans un néant laissant dévoiler une pièce complètement noir. Marcus put apercevoir la pierre au pied d’une statue qui représentait la mort, celle-ci semblait être entouré d’une aura mortelle. Amëlia semblait avoir disparu, laissant comprendre au prêtre qu’il vivait les souvenirs de la prêtresse. En levant les yeux, Marcus put remarquer l’immensité de la hauteur de la pièce. Il se sentit soudainement se mettre à l’éviter au-dessus de la pièce qui se situait dans un labyrinthe muni de centaine de pièces. Suffisamment qu’il perdit de vue la pièce qui venait de quitter. Une grande aura de mort en ressortait, elle laissait la chair de poule aux êtres peu courageux.

Le prêtre s’éloignait tellement des lieux que le labyrinthe disparut soudainement, laissant celui-ci se réveiller doucement dans l’auberge.

Une fois réveillé, Marcus prit le temps de regarder autour de lui, un peu paniqué. Il vit qu'il s'était simplement assoupit dans la bibliothèque et que tout son matériel était encore présent. Toutefois, il vit que le soleil était sur le point de se lever. D'un rapide geste, il prit tout ces parchemins, les fourra dans son livre, pêle-mêle, puis prit les livres qu'il avait ouvert pour travailler. D'une vitesse rapide, comme un voleur au milieu de la nuit, il partit ainsi, en replaçant son livre sur le dos, vers le chemin menant à l'Ombre-terre et l'église, sans laisser un regard derrière lui.

Il avait maintenant une idée d'où elle était, et il avait besoin de plus de gens pour aller la récupérer. Des gens n'ayant pas peur d'affronter la mort elle-même.

Korion entra tranquillement dans le village. Il s'arreta et se tourna vers l'exterieur du village. Aucun diable, sa soif devrait attendre. Un peu plus contrarié qu'il y a quelques instants, le prêtre continua son chemin vers la bibliotheque. Arrivé devant la marche il s'arreta.

- Tsadkiel, j'aurais a vous parler quelques instants.

Il entra ensuite dans la bibliotheque.

Tsadkiel était assis autour de la table, absorbé par ses lectures. La table était recouverte de parchemins et des livres. Dans les quelques endroits où la table était encore visible, des symboles étranges étaient gravés. Le prêtre de la Mort se tourna vers Korion alors que celui-ci entrait et il lui fit signe de s’asseoir sur le siège à l’entré.

-Qu’est-ce que vous voulez exactement? Serait-ce par rapport à l’affiche que j’ai mit à l’instant sur le babillard du village?

Tout en disant ces mots, Tsadkiel déposa le livre qu’il avait dans les mains. Sur la page couverture on pouvait lire: ‘’La Nécromancie’’.

Korion regarda derriere lui pour être sûr que personne le suivait puis retourna son attention vers l'autre prêtre. Il remarqua le livre et sourit faiblement. Les forces du Bien n'étaient vraiment plus ce qu'elles étaient. Un mort-vivant s'installait dans le village, puis un golem de chair se promenait en toute impunité dans le village et maintenant on pouvait étudier la nécromancie en toute tranquillité. Le prêtre de la guerre deposa sa hache et son bouclier à côté de lui et s'assit.

- En effet, c'est pour votre annonce que je suis ici. Il parait que vous possedez un bestiaire et j'aimerai bien le consulter. Quels monstres avez-vous dans ce livre exactement?

Tsadkiel tendit le bras vers la bibliothèque et en sortit un livre épais d’où plusieurs feuille sortait. Sur ces feuilles se trouvait des images cauchemardesques de monstres dont Korion n’avait probablement jamais entendu parler. Tsadkiel fit un mouvement pour le donner au prêtre de la guerre, mais se ravisa.

- Quelle créature cherchez-vous exactement? Il y a des secrets que je préfère garder à l’intérieur de la bibliothèque.

C’est alors qu’un grand diablotin sortit de sous le lit, le visage souriant. Il regarda Korion quelques secondes avant de se retourner vers Tsadkiel.

-Je peux lui prendre ça jambe? J’en ai besoin pour des expériences! Je sais que tu ne voulais pas que je sorte quand il y a des gens, mais lui il est tout seul, s’il dit quelque chose je le tue et je garde ça jambe!

Tsadkiel lança un regard tueur vers le diablotin.

Korion regarda le diablotin avec des yeux avides. Il avait soif. Très soif. Il prit sa hache et fit une rapide prière silencieuse à Tempus.

- Un diablotin? Mais que fait-il ici Tsadkiel? J'imagine que sa ne te derangera pas si je lui prends un peu de sang, n'est-ce pas?

Le prêtre se leva et fit un pas pour se placer devant la sortie, sans quitter des yeux le diablotin.

- Pour une dose de sang, ça fera trois pièces d’argent. Par contre je ne te laisserais pas lui faire du mal. Lui et moi avons fait un pacte et cela me déplairait fortement s’il lui arrivait quoi que ce soit.

- Ouais! T’as entendu, pas touche au petit diable! Tu m'la donne maintenant ta j…

Tsadkiel se retourna et fit un geste de la main. Le diablotin se tut aussitôt.

- Ne l’écoute pas. Tu étais venu pour un renseignement, non? Alors, que voulais-tu savoir?

Le prêtre de Morana était resté assis pendant l’échange, s’interposant entre les deux ne sachant pas comment réagirait Korion.

Payer pour du sang? Pourquoi payer quand il pouvait le prendre par la force? Mais il avait besoin de Tsadkiel, il faudrait donc qu'il patiente un peu plus avant de pouvoir rassasier sa soif. Il retourna s'asseoir avec un dernier regard vers le diable. Il prit une gorgée d'eau de sa gourde qui ne lui fit aucun bien puis se concentra à nouveau sur ce qu'il était venu chercher.

- Je veux des renseignements sur les vampires exactement. Toute information peu servir... surtout la façon de les détruire, si tu sais comment...

Le diablotin s'assit sur le lit et balança ses jambes en regardant Korion avec un grand sourire. Il tenait dans ça main un os, probablement un fémur, qu'il grugeait insatiablement. Tsadkiel ouvrit le grand livre et des cris inhumains en sortirent. Le prêtre arriva alors à la page concernant les vampires.

- Pourquoi recherche-tu ces informations? J’ai des connaissance chez les vampires et il serait dommage de les perdre pour avoir trop parlé.

En fait, il n’en avait rien à faire des vampires, ça tête était ailleurs pour le moment.

- Toute connaissance à un prix... mais si ton explication me plait, on pourra trouver un montant qui te convienne d'avantage.

Korion sourit.

- Pourquoi, le mort-vivant n'aimerait donc pas les vampires? Ou peut-être juste un en particulier? Olath peut-être? Vous savez, même si la guilde des mercenaires a été dissoute il y a bien longtemps, je continue à suivre la même philosophie: Donnez-moi un nom, je vous donnerai un prix.

Le prêtre s'arreta quelques secondes pour jetter un coup d'oeil dehors, puis continua.

- Mais, si vous voulez savoir pourquoi je veux ces renseignements sur les vampires, et bien c'est car je pense qu'ils commencent à être un peu trop nombreux, et je ne serais pas contre la destruction d'au moins une partie de ceux-ci... et d'un en particulier. Je veux au moins savoir comment me defendre contre ces creatures.

Tsadkiel prit une petite pause pour observer l’homme devant lui. Jamais il ne pourrait vaincre Olath, même s’il essayait des siècles.

- Je crois que tu m’as mal compris, j’ai des ‘’amis’’ chez les vampires, donc j’aurais besoin de savoir quelles sont tes cibles. Je peux te donner des renseignements, mais si tu sortir d’ici vivant, tu serais mieux de me répondre franchement. Qui vas-tu tuer?

Après la dernière phrase, le diablotin s’était énervé. Il avait surement autant envi de goûter au sang de Korion que Korion au sien.

Korion ne semblait pas perturbé par les paroles du prêtre de la mort ou par l'attitude du diablotin. Il était un prêtre de la guerre, Tempus l'avait toujours aidé et il lui accorderai la victoire si la situation degenerai en combat.

- Ne vous inquietez pas pour moi, je vais sortir d'ici vivant, ce n'est pas moi qui va avoir besoin de soins si cette conversation tourne mal. Mais assez de menaces, je ne suis pas venu ici pour ça. Comme je vous l'ai dit, je veux surtout ces informations pour pouvoir me defendre contre les vampires. Quand à celui que je veux tuer en particulier, je doute que vous y soyez attaché, croyez-moi. Je prefere quand même taire son identité, question de sécurité, je n'aurais même pas dû vous en parler.

Le prêtre de la mort déposa alors les yeux sur le bestiaire. Il le referma d’un coup et le reposa dans la bibliothèque.

- Je pense que toute information à un prix. Quel sera le tien? Je peux te dire une partie de leur faiblesse, mais tu devras d’abords me dire que tu sais d’eux. Mes connaissances sont grandes mais assez limitées pour à leur sujet. Les vampires savent bien cacher leur jeu.

Le diablotin continuait de regarder le prêtre de Tempus, il avait l’air moins intéressé par lui maintenant. Il s’amusait maintenant avec une petite lame en la faisant vaciller au dessus de ça main.

- Je n'en connais pas vraiment beaucoup sur eux, c'est pour cela que je suis ici. Je sais que, comme tous les morts-vivants, seuls le feu et les masses peuvent leur faire du mal. Je sais aussi, pour avoir essayé personnellement, qu'ils sont très resistants ou peut-être même immunisés aux sorts qui détruisent normalement les morts-vivants. J'ai aussi entendu dire que leur planter un pieux dans le coeur les gardaient morts... tout aussi longtemps que le pieux n'était pas enlevé. À ton tour, connais-tu une façon de se debarasser de ces creatures de façon permanente, ou pas?

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